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Guy Jacquemelle

dimanche 20 avril 2008

Maternelle’s story

Avec Philippe, nous étions déjà ensemble à l’école maternelle. Il est maintenant directeur financier d’une filiale d’un groupe côté au CAC 40.

Nous nous sommes vus ce week-end et il s’est amusé à m’interviewer.

Voici le texte qu’il me fait parvenir à l’instant.

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Guy Jacquemelle a été pigiste , il a écrit des chroniques pour L’Express, Le Nouvel Observateur et ELLE. Il a également écrit deux essais : « Le Grand Oral » et « Citizen Cannes ». Les deux sont des livres d’interviews, et de chroniques.

Aujourd’hui il change de rôle à l’occasion de la sortie de son premier roman. Il me revient la tâche difficile d’interviewer cet habitué des interviews.

Philippe Deramecourt (Ph. D.): Parlons tout d’abord du livre, quel en est le thème ?

GJ: C'est l'histoire d'une jeune journaliste, originaire d'un petit village du sud-ouest, qui décroche un CDD dans un grand quotidien parisien. Je voulais confronter le rêve d'une jeune journaliste, à la fois passionnée et ambitieuse, mais aussi un peu candide, à la réalité.

Ph. D. : Justement, tu choisis d’écrire à la première personne et au féminin. Les commentaires sur le Blog du livre http://lasandalerouge.blogspot.com/ s’en amusent. Pourquoi ce choix ?

GJ: J'ai tout de suite voulu que le personnage central de ce roman soit une jeune femme. Ça me permettait de traiter ce personnage avec beaucoup de distance. Mais comme ce roman est aussi écrit à la première personne, ça m'a obligé à ressentir très directement tout ce qui lui arrivait.

Ph. D. : Comment ça se passe pour elle ?

GJ: Il y a tout d'abord le choc des milieux. Jeanne est une jeune provinciale qui débarque au cœur de Saint Germain des Près, avec sa candeur, ses maladresses, ses rêves, son ambition.

Le début est difficile. Elle ne connaît personne à Paris. On la snobe, on ne lui confie que des travaux de réécriture qui ne l'enthousiasment guère. Elle se sent inutile et transparente. C'est un peu la déprime.

Mais comme elle est dynamique et débrouillarde, elle parvient à capter certains codes et à s'intéresser à des sujets que d'autres délaissent. Elle réussit aussi à se faire quelques alliés au journal. A force d'énergie, d'enthousiasme, avec de la chance aussi, elle réussit à prendre des initiatives et à se faire nommer sur une enquête à laquelle plus personne ne prête attention.

Elle connaît alors quelques succès. Elle prend confiance et réussit à sortir de l'anonymat. Elle goûte ces instants, mais en même temps, elle sent que tout ça est fragile, qu'elle ne maîtrise pas tout.

Et puis il y a un événement important qui va survenir, et elle va devoir choisir : surfer sur le succès et céder à la facilité, ou au contraire se mettre en danger et rechercher la vérité…

Ph. D. : Parlons un peu de toi maintenant. C'est ton premier roman. Combien de temps t’a pris son écriture ?

GJ: Ecrire un roman ça fait vingt ans que j'en avais envie. Mais j'avais peur. J'ai fait l'école buissonnière. J'ai commencé par publier 2 essais. Ensuite il y a eu alalettre, un site Internet sur la littérature que j'ai créé il y a un peu plus de neuf ans. Et puis, un jour, je me suis senti prêt, je me suis jeté à l'eau.

A partir du moment où je m'y suis mis, j'ai mis deux ans pour l'écrire. Quand on travaille, il n'y a guère que le week-end ou durant les vacances que l'on peut y consacrer du temps et de l'énergie

Ph. D. : Tu mélanges dans ton roman une ardente histoire d’amour avec une haletante histoire policière, ce qui est déjà une belle réussite. Puis tu y ajoutes des sujets plus profonds en abordant par exemple la responsabilité des journalistes qui jettent en pâture des noms de coupables sur la base de rumeurs ; sur le regard que nous portons aux handicapés ; sur l’intérêt du micro-crédit.

Etait-ce important pour toi d’écrire « utile » ?

GJ: Ce livre est un roman, ce n’est pas mon combat personnel. J’ai créé un personnage féminin, jeune et candide, mais qui a une certaine éthique et un regard neuf. Les scènes en question sont là pour exprimer et nourrir sa personnalité. Que j’ai mis un peu de moi dans ce roman, sûrement, mais ce n’est pas pour écrire utile.

Ph. D. : Tu opposes la province sage, d’où vient Jeanne ton héroïne, qui se fait railler à Paris pour son côté un peu brut, à la fascination qu’elle se découvre pour les élites parisiennes, qui courent les avant-premières, fébriles, et un peu superficielles.

Et toi où en es tu entre Paris et la province ?

GJ: Je suis né en province et vis à Paris depuis 25 ans. J'aime beaucoup cette ville, mais je garde l'œil curieux et enthousiaste d'un provincial. Je suis toujours admiratif lorsque je me promène sur les quais, Place de Furstenberg, ou Place Dauphine de la beauté inouïe de cette ville.

Un de mes grands bonheurs, quand j'ai des amis de province ou de la famille qui viennent passer le week-end, c'est de leur faire découvrir ces quartiers que j'aime.

Ph. D. : Justement à propos de quais ou de place, tous les lieux qui abritent une scène de ton roman sont sources d’anecdotes parfois simples, parfois très riches comme pour la brasserie Lipp, « la cantine de Giraudoux, d’Hemingway, de Saint-Exupéry et Camus » d’où Mitterrand est sorti en courant sans payer en apprenant la mort de Pompidou. Tu leur donnes une âme, ils participent au roman comme les décors d’un film.

Est-ce le cinéma qui nourrit ton imaginaire ?

GJ: Le cinéma est un art qui a nourri mon enfance et mon adolescence. A 18 ans, j’étais amoureux d’Audrey Hepburn, de Giene Tierney, Ava Gardner, Grace Kelly et Louise Brooks… J’ai envoyé quelques clins d’œil à des films cultes comme vacances Romaines, le dernier Métro, La Dolce Vita ou La Rose Pourpre du Caire. Concernant le film de Woody Allen, je suis toujours fasciné par cette scène où Tom Baxter sort de l’écran, interpelle puis enlève Cécilia, la jeune serveuse de brasserie.

Après ces questions un peu formelles, nous avons échangé plus simplement. L’héroïne de ce roman est un personnage de pure fiction, Guy l’a créé comme un acteur crée et incarne un personnage qui ne lui ressemble pas. Pourtant après ces échanges, je pense qu’il a mis dans la Sandale rouge une part de lui : l’univers du cinéma, son goût pour les places chargées d’histoire, et aussi son sens de l’éthique.

Philippe Deramecourt

2 commentaires:

Anonyme a dit…

J'aime bien le ton, l'ambiance , l'enthousiasme de ce blog; ça donne envie de lire ce premier roman, ce que je vais faire.
Et je reviendrai.
Michel

MARIE a dit…

Comme j'ai lu et apprécié tes deux premiers livres je ne vais pas hésiter à lire ce roman qui me semble d'actualité et agréable à lire ; on en parlera autour d'un verre cet été. Bonne chance
Marie-Line MOLINARO