Bienvenue sur ce blog

Bienvenue sur ce blog. N'hésitez pas à me laisser un message c'est avec grand plaisir que j'y répondrai.

Pour m'écrire : lasandalerouge@gmail.com
ou vous pouvez poster directement un commentaire suite aux messages ci-dessous.

a très bientôt
cordialement
Guy Jacquemelle

dimanche 23 novembre 2008

Two Lovers : cruel et magnifique


Un homme partagé entre deux femmes. Un thème usé tant il a été exploité. Et pourtant avec Two Lovers , James Gray nous offre un film magnifique. Leonard (Joaquin Phoenix) est écartelé entre «l’amour-raison» (Vinessa Shaw) et la «passion dévorante» (Gwyneth Paltrow). Ce trentenaire fragile, cabossé par la vie rencontre simultanément deux idéaux féminins. Sandra est la fille d'amis de ses parents; Michelle, il la croise sur son palier. La brune est sage, généreuse, amoureuse. La blonde est éblouissante, insaisissable. La première lui offre la stabilité, la protection, la tendresse. La seconde n’est que vertige et inconstance. Dans Two Lovers, James Gray filme l’amour avec une rare intensité dramatique, sans romantisme. La lumière y est crépusculaire.

Little Odessa, The Yards et La nuit nous appartient, les trois précédents films de James Gray étaient magistraux. Avec Two Lovers il nous offre un film noir, bouleversant, cruel, magnifique.

mercredi 5 novembre 2008

Invitation à un café littéraire le lundi 17 novembre de 19h à 21h « chez Lili et Marcel »


Bonsoir

J'ai le plaisir de vous inviter à un café littéraire le lundi 17 novembre 2008 de 19h à 21h « chez Lili et Marcel » 1 quai d'Austerlitz, Paris XIIIème

C'est avec grand plaisir , si l'aventure vous dit et si vous êtes disponible que je vous y retrouverai.
Nous aurons également la possibilité, à l'issue de cette rencontre de dîner sur place.
A très bientôt
amicalement
Guy


----------------------------
Café littéraire " Premier roman" le lundi 17 novembre de 19h à 21h «chez Lili et Marcel » 1 quai d'Austerlitz, Paris XIIIème

La Mairie du XIIIème organise un Café littéraire " Premier roman" le lundi 17 novembre 2008 de 19h à 21h « chez Lili et Marcel ».

Cette rencontre est organisée et animée par Jacqueline Zana Victor.
Louise Doutreligne, femme de lettres et auteur de théâtre parraine deux auteurs de premier roman : Minh Tran Huy "La Princesse et Le
Pêcheur" ( Actes Sud) et Guy Jacquemelle "La Sandale Rouge" (Ramsay)

Plan d'accès

lundi 3 novembre 2008

Fin de Partie de Beckett dans une mise en scène de Charles Berling





Une lumière triste, des murs gris. Hamm (Dominique Pinon), cloué dans son fauteuil à roulettes, est aveugle et infirme. Il ne peut pas se lever. Clov (Charles Berling), lui, ne peut pas s'asseoir : il va et vient sans cesse, au gré des caprices de Hamm.
Hamm passe ses journées à tyranniser Clov. Les deux héros répètent devant nous une journée habituelle. Ils dévident et étirent ensemble le temps qui les conduit vers une fin qui n'en finit pas, mais ils en jouent comme le feraient deux partenaires d'une ultime partie d'échecs.

Dès la première réplique de la pièce, Beckett nous parle de la fin : «Fini, c’est fini, ça va finir, ça va peut-être finir».


Dans ce lieu de fin du monde, Hamm régente tout, agressif et bougon : « Peut-il y avoir misère plus haute que la mienne ? » Pour tromper l’ennui de vivre, il pose toujours les mêmes questions, parce que « les vieilles questions, les vieilles réponses, y’a que ça ! ». Même s’il répète souvent que «ça avance !», et en fait «rien ne bouge ».

Ce couple infernal est doublé par celui que forment Nagg et Nell (Gilles Segal, Dominique Marcas), les parents de Hamm : Ils finissent leur vie dans des poubelles. Ils y meurent tout doucement et apparaissent parfois pour évoquer un vieux souvenir, ou réclamer un peu de tendresse.

Cette pièce inoubliable n’est pas sans rappeler la célèbre maxime de Boris Vian : «l'humour est la politesse du désespoir »

Dominique Pinon dans le rôle de Hamm et Charles Berling dans celui de Clov sont tout simplement inouïs. Courez y !

Fin de Partie de Samuel Beckett dans une mise en scène de Charles Berling
avec Dominique Pinon et Charles Berling au Théâtre de l’Atelier à Paris



En savoir plus : Le Théâtre de l'Atelier
Le groupe de Charles Berling sur Facebook

lundi 6 octobre 2008

Un moment de légéreté et de douceur

Marc Quinn est né en 1964. Ce britannique est aux côtés de Damien Hirst, Tracey Emin, Sarah Lucas, Christine Borland, Dinos & Jack Chapman, l’un des artistes les plus inventifs des Young British Artists (YBA).

Son travail explore les thèmes de la mortalité, de la beauté, et du jeu entre l’art et la science. Sa démarche se veut aussi bien existentielle et philosophique qu’artistique.













Planet de Marc Quinn - Photo de charlie wildgoose

«Planet», l’une de ses œuvres est actuellement exposée dans les jardins de Chatsworth House, en Angleterre. Cette immense création faite en bronze et peinte en blanc représente un bébé de sept mois en apesanteur. Un moment de légéreté et de douceur dans un monde sombre et pesant.


Il sera présent pour la première fois à la FIAC (du 23 au 26 octobre 2008) sur le stand de la galerie Hopkins-Custot.

samedi 27 septembre 2008

Ma première lectrice "américaine"

Catheline vit sur la Côte-Est américaine. Elle dirige la Boston French Library , qui est un centre culturel et la deuxième bibliothèque française aux Etats-Unis ( apres celle de New York) !
Nous sommes "friends" sur facebook depuis février dernier et échangeons quelques messages sur nos livres "coup de coeur". Catheline a lu cet été la Sandale rouge et a écrit un billet très sympa.

En quelques mots : Tres bien ecrit, je veux dire, une écriture simple et qui porte le lecteur. Le développement du personnage est intéressant, il y a un bon suspense qui est soutenu tout au long de l'histoire et qui fait tourner les pages. C'est vraiment très très bon, plus qu'un simple roman, c'est réfléchi, c'est intelligent, et l'être humain est palpable ici. J'aime

jeudi 4 septembre 2008

Bonne rentrée à tous

Bonjour,
Les vacances sont finies.
C'est le moment de sauvegarder les dizaines de photos numériques réalisées cet été, d'en choisir quelques unes pour les montrer aux amis et à la famille; ça, c'est fait.

Il faut ensuite reprogrammer le réveil à 7 heures, réapprendre à marcher le matin au radar dans les couloirs de l'appartement, retrouver l'adresse du bureau, lancer la messagerie , en se cachant les yeux pour ne pas être effrayé par les centaines de messages qu'il va falloir lire et traiter; ça, c'est en cours.

Et heureusement il y a aussi tous les films, les livres, les expos, les pièces de théâtre à découvrir.

J'ai vu ce week-end et beaucoup aimé le Silence de Lorna des frères Dardenne , les expos d'Annie Leibovitz et de Richard Avedon dont je vous parlerai peut-être plus longuement quand j'aurai un peu de temps.




Clarence Lippard, Sans domicile fixe, Nevada, 29 Août 1983
by
Richard Avedon
(c) 2008 The Richard Avedon Foundation

Un portrait est l'image de quelqu'un qui sait qu'il est photographié. Une "séance de pose" est un échange d'émotions; la photographie naît à l'instant où ces émotions se rencontrent.
Richard Avedon



Sandra Bennet, 12 ans, Colorado, 23 Août 1980
by Richard Avedon
(c) 2008 The Richard Avedon Foundation


Juste un dernier coup d'oeil dans le rétroviseur des vacances pour évoquer mes 4 livres "coup de coeur" parmi ceux lus cet été : Le voisin de Tatiana de Rosnay et Où je suis de Valérie Tong Cuong , 2 grandes romancières dont je suis un fan inconditionnel ( j'ai découvert Providence, le dernier livre de Valérie Tong Cuong grâce à Yansor, le blog de Tatiana de Rosnay) . J'avais beaucoup beaucoup aimé leurs derniers romans et je souhaitais découvrir leurs précédents.
C'est une belle expérience de parcourir à "l'envers" l'oeuvre d'un écrivain et de noter ce qui a changé et , au contraire, ce qui sera toujours sa griffe et son univers.

J'ai également lu avec une vraie gourmandise Un lieu incertain de Fred Vargas, et Il faut qu'on parle de Kevin de Lionel Shriver; un roman conseillé par une amie. Ce livre "coup de poing" n'a malheureusement pas eu en France l'écho qu'il méritait : le témoignage d'Eva , une mère new-yorkaise dont Kevin , le fils de 16 ans est en prison pour avoir abattu de sang froid neuf élèves et professeurs de son lycée. Terrifiant et inoubliable.

4 livres "coup de coeur" que je vous recommande vivement

Bonne rentrée à tous

mercredi 23 juillet 2008

Très bel été



Je vous souhaite un bel été :
de beaux flocons de soleil et de doux rayons de neige.
Je serai de retour le 24 Août
Amicalement.
Guy









Edouard Boubat
Florence sous la neige
1950

samedi 19 juillet 2008

Du Grand Meaulnes à Jeanne

Le Grand Meaulnes est le roman qui a marqué mon adolescence. Je l’ai relu, depuis, 3 ou 4 fois. Je suis toujours fasciné par son parfum, son ambiance, sa nostalgie, les personnages d’Yvonne de Galais, d’Augustin Meaulnes et de François Seurel, le « domaine mystérieux», la « Fête étrange »...




Portrait d'Alain-Fournier en 1905


En 1999, de retour d’un week-end chez des amis, dans le Berry, qui m’avait permis de visiter l’école d’Epineuil Le Fleuriel, où Alain-Fournier a passé son enfance, j’ai créé le site legrandmeaulnes.com pour rendre hommage à ce livre mythique; initiative qui m’a permis d’être en contact, puis de devenir membre de l'Association des amis de Jacques Rivière et d'Alain-Fournier.

Le site legrandmeaulnes.com a, depuis, la chance de bénéficier des conseils et des articles de Michel Baranger, le secrétaire de cette Association : un humaniste érudit, brillant, généreux...

Michel Baranger vient de lire La Sandale rouge et a rédigé un compte-rendu « meaulnesque » qui paraîtra dans l’un des prochains bulletins de l’Association. Il m’a permis en avant-première de le mettre en ligne sur ce blog.

Attention, pour ceux qui n’ont pas lu la Sandale rouge, et qui souhaiteraient le faire, ce compte-rendu dévoile quelques clés du récit.

________________________________________________________


Mes souliers sont rouges ...

Adieu mes amours…

Difficile de croire que Guy Jacquemelle, en choisissant le titre de son premier roman, n'ait pas eu en mémoire la « vieille ballade triste » que chantaient quelques paysans attardés au soir de la « Fête étrange » et le jeune bouvier lointain à la fin de la « Partie de plaisir ». Pourtant cet amoureux du Grand Meaulnes qui créa, voici neuf ans, le site que connaissent la plupart de nos lecteurs comme des milliers d'autres internautes, a imaginé ici un univers aux antipodes de celui de Sainte-Agathe et du « Domaine mystérieux » : un univers frelaté, voire pervers, celui de la société médiatico-politique la plus « paris-autiste », selon le mot de l'oncle Philippe.

Toutefois Jeanne Delisle, la journaliste débutante, aussi naïve qu'intrépide, débarquant de ses coteaux languedociens à la conquête de Paris, me semble avoir quelque parenté avec François Seurel, sans souffrir pour autant de la moindre coxalgie, ou même avec Augustin Meaulnes, passionnément fidèle à son serment d'adolescent. Et elle nous entraîne dans sa quête tenace de la vérité, aidée de quelques parents et amis ; dès la page 27, la voilà aux prises avec l'un de ces scandales immobiliers varois qui défraient régulièrement la chronique, où l'assassinat camouflé succède à l'incendie de forêt volontaire. Ce n'est pourtant pas une vierge sage : se laissant volontairement séduire par Thibault, brillant conseiller en communication à Matignon, elle est invitée grâce à lui à une réception officielle au château de Merteuil – ô Choderlos ! – quelque part en Sologne.

Et c’est au retour, en pleine nuit dans la forêt de Marny, qu’elle est confrontée au drame : un crime de chauffard qui va être bientôt déguisé en banal accident de la route par les soins d’un ministre imprudent : la sandale rouge de l’une des deux victimes va devenir sa pièce à conviction pour l’enquête qu’elle décide dès lors de mener seule contre tous. Elle la commence à Bourges, avec Laurent, le témoin à éclipses, ce qui nous vaut une captivante visite du Palais Jacques Cœur. Elle va la poursuivre du Berry à l’Estérel, avec une ténacité qui va lui coûter très cher, professionnellement autant qu’affectivement. Si elle a « gagné un peu de renom », elle a « perdu beaucoup d’illusions ».

Avec ce « polar journalistique », on est certes très loin du Grand Meaulnes, bien qu'il en emprunte parfois les chemins. On peut cependant parler d'un nouveau roman initiatique, d'une nouvelle facette de « la fin de la jeunesse » : à ce titre, on le verrait bien concourir pour le Prix Alain-Fournier 2009.

Michel BARANGER

Secrétaire de l'Association des amis

de Jacques Rivière et d'Alain-Fournier

membre de la Fédération des maisons d'écrivain

& des patrimoines littéraires


Michel Baranger a publié en 2004 un guide littéraire passionnant : Sur les chemins du Grand Meaulnes avec Alain-Fournier (Editions Christian Pirot) ; le récit d'un voyage, itinéraire imaginaire certes, mais profondément enraciné dans la terre du Berry.

dimanche 6 juillet 2008

Peter Doig au Musée d'Art moderne de la Ville de Paris


Né en Ecosse en 1959, Peter Doig a grandi au Canada et à Trinidad. Son expression picturale très diversifiée, est à l’image de son parcours géographique . Il est fasciné par les paysages et les rapports de l'homme à la nature. Il peint magnifiquement les grands espaces, la solitude de l'homme dans une nature intemporelle, l'immensité des ciels nocturnes ...

Une œuvre libre et envoutante, une exposition que j'ai découverte ce week-end et que je vous conseille vivement.

Au Musée d'Art moderne de la Ville de Paris du 30 mai au 7 septembre 2008.

En savoir plus :

Peter Doig sur le site les artistes contemporains.com

lundi 30 juin 2008

Jeanne reçoit son premier mail

Vincent et moi avons travaillé ensemble il y a quelques années; et beaucoup ri aussi, car il a un humour très "british" et est très "pince-sans-rire".

Nous nous étions perdus de vue depuis 2 ou 3 ans, mais avons repris contact grâce à facebook. Il a envoyé ce weekend un message à Jeanne qui s’est empressée de me le faire suivre. Nul n'est besoin d'indiquer que ce premier mail qu'elle reçoit l'a beaucoup, beaucoup touchée.

------------------------------------------------

Ma chère Jeanne,

En préambule, tu m’excuseras le tutoiement, et cette légère familiarité, mais connaissant ton géniteur, il m’est difficile de prendre plus de distance... Il me paraissait également plus simple de t'écrire directement ...

Il n'est pas dans mes habitudes non plus de flatter les personnes, mais là, tu m'as bluffé, et je ne peux m'empêcher de prendre mon plus beau clavier pour te lancer quelques fleurs...

J'avais commencé la Sandale il y a quelques semaines, juste quelques pages, puis le quotidien ayant repris le dessus, j'ai dû te reléguer au fond d'une pile de papiers et de magazines bien plus futiles.

Ce week-end end, j'ai eu envie de te connaître un peu plus ...

Je n'irai pas par quatre chemins : j' ai parcouru tes quelques mois passés à Paris en à peine 48 heures, ayant eu cette agréable impression qu'il me fallait toujours aller plus loin dans ces pages pour te connaître davantage, et découvrir peu à peu tout ce qui allait t'arriver.

J'ai été touché par ta volonté sans faille, sensible à tous ces portraits hauts en couleur, ces descriptions d'un Paris où se mêlent l'authentique et le superficiel, souriant de ta découverte d'un milieu où l'on préfère être vu et écouté, et où l'enjeu du paraître dépasse bien souvent celui de l'être ...

Merci donc de m’avoir permis de te rencontrer, ne change surtout pas, et à bientôt peut-être, sait-on jamais ?

Amitiés

Vincent

En savoir plus :

Vincent Morillot sur facebook



dimanche 29 juin 2008

La sandale rouge "is back"

Chères lectrices, chers lecteurs,

Un immense merci d'avoir acheté la première édition de la Sandale rouge.
La nouvelle édition est disponible depuis une dizaine de jours. Merci à tous pour votre soutien, et pour le buzz que vous créez autour de ce premier roman.
Je vous souhaite à toutes et à tous un très bel été.
A très bientôt.
Amicalement.
Guy

jeudi 19 juin 2008

2000

Les 6 clips réalisés par Jean-Christophe (avec l’aide de Nathalie, Alexandre et Catherine) pour faire connaître la Sandale rouge ont déjà été vus plus de 2000 fois sur dailymotion, youtube et facebook. Merci pour ce super cadeau et bravo pour leur talent et leur humour.

Si vous ne les avez pas vus ou si vous souhaitez les revoir, c'est ici, ou sur le côté droit du blog.







En savoir plus :
La petite histoire de ces clips

lundi 16 juin 2008

Les mots de Colin

Colin Cyvoct est peintre, auteur, critique d'art. Nous nous sommes croisés à l'expo de Loris Gréaud , à Art Sénat , et plusieurs fois chez des amis communs. L'écouter parler d'art contemporain est un plaisir : il sait mettre des mots sur ce que l'on ressent et qu'on ne sait dire.

"Ombres, lumières et Primo Levi" de Colin Cyvoct

Exposition en 2007 au Siège social de Réseau Ferré de France, Avenue de France, Paris 13ème


Colin a lu La Sandale rouge et m'a envoyé ce message :

« J'ai lu La Sandale rouge d'une traite, un samedi après midi. Ce fut un bel après midi. D'abord teinté d'humour. Le regard de Jeanne sur les petits et grands moments ( surtout les petits, épicés de mille mesquineries et médiocrités ) de la vie des médias et autres décideurs parisiens est parfois étonné, souvent drôle, jamais cynique.
Au delà des rebondissements et autres péripéties polardes qui m'ont tenu en haleine jusqu'à la page 359, c'est la personnalité de Jeanne qui porte le récit. Ambitieuse, elle comprend parfaitement ce qu'il faut faire pour réussir. Mais elle est dans une incapacité fondamentale à agir contre sa conscience, quelque soit le prix à payer. Et elle paye, très cher.
Une seule chose importe: ne jamais renoncer.
Il m'arrive de repenser à Jeanne....»

dimanche 15 juin 2008

200 à l'heure


Sur la vitesse, Françoise Sagan écrivait : «Elle aplatit les platanes au long des routes, elle allonge et distord les lettres lumineuses des postes à essence, la nuit, elle bâillonne les cris des pneus devenus muets d'attention tout à coup, elle décoiffe aussi les chagrins : on a beau être fou d'amour, en vain, on l'est moins à 200 à l'heure».

En cent-vingt minutes chrono, Diane Kurys nous offre un film décoiffant sur Sagan trop injustement snobé par la critique. Il suffisait de voir, ce matin, à la séance de 11 heures, boulevard Saint-Germain, les spectateurs restant assis dans leur siège, alors que les lumières s’étaient déjà rallumées depuis plus d’une minute pour comprendre qu’ils étaient bouleversés par «ce charmant petit monstre » imprévisible, extravagant, drogué, sensible, blessé, ruiné, si seul …


Sylvie Testud y est exceptionnelle. Elle n’interprète pas Sagan, elle est Sagan. Elle campe avec une incroyable justesse sa diction et ses mimiques, son élégance, son extravagance, sa désinvolture, sa solitude, aussi.


Sagan est aussi un film qui donne envie de lire ou relire : Bonjour tristesse , Aimez vous Brahms ?, la Chamade, Avec mon meilleur souvenir ... Car quoi qu'on en dise, un film-hommage tel que celui-ci a aussi cette vertu !

J’ai eu la chance en 1998, à l’Ecole la Rochefoucauld , où notre fille était scolarisée de faire une signature à ses côtés. Je me souviendrai toujours de ses mots saccadés qu’elle lançait à la vitesse d‘une mitraillette. A la fin de la signature, j’ai acheté Le Miroir égaré qu’elle a dédicacé à mon épouse. Elle y a écrit ces quelques mots : « A Michèle, en la remerciant de m’avoir prêté son mari, pendant une heure».

La lassitude, la mélancolie et les blessures de la vie n'avaient pas réussi à étouffer sa légéreté et son humour.

En savoir plus

Bonjour Tristesse sur alalettre

Hommage à Françoise Sagan morte le 24 septembre 2004

Sagan, le film de Diane Kurys avec Sylvie Testud


jeudi 12 juin 2008

Providence


Providence , le dernier roman de Valérie Tong Cuong est un de mes coups de coeur 2008. Il m'a permis d'échanger de longs messages avec cette grande romancière. Puis l'auteur de Noir Dehors m'a annoncé , il y a quelques semaines, qu'elle allait lire la Sandale rouge. J'ai éprouvé à la fois une immense joie qu'elle se penche ainsi sur mon premier roman et une indicible inquiétude : Qu'allait-elle en penser ?

Elle m'en a fait cette semaine un retour à la fois très chaleureux et aussi très franc. Nous continuons, depuis, d'échanger sur la grande aventure d'un premier roman. J'ai ainsi la chance inouïe de bénéficier de beaux conseils que je note précieusement pour l'écriture du second.

Avec son accord, je publie sur ce blog le billet qu'elle m'a adressé :

« J'ai enfin trouvé le temps de lire la Sandale rouge cette semaine. Bravo ! Je trouve que vous avez écrit une véritable histoire à suspense, très moderne, avec une intrigue très convaincante (ce qui n'est hélas, pas si fréquent). On est pris par l'enquête de Jeanne, on fait ses propres paris, on est vraiment dedans. Bref, on sort content du livre, on a passé un très bon moment, on s'est évadé.

Cependant le style est à mon avis trop descriptif, et on se perd parfois dans des détails secondaires ou des "histoires dans l'histoire," à un moment en plus où on n'est pas encore dans l'émotionnel avec l'héroïne. J'ai mis du coup un certain temps à "rentrer" dans le roman. La première partie, à mon sens, aurait dû être nettement resserrée et pour être franche, les premiers chapitres me semblaient un peu longs...

Par contre, une fois passé ce stade, là, c'est parti, à fond et je ne lâchais plus le livre, pressée de connaître le dénouement . Vous avez l'imagination, la construction, une belle écriture : bravo donc !
C'est ce qui fait... un auteur ».



Le blog de Valérie Tong Cuong

La revue de presse de Providence


lundi 9 juin 2008

Le message de Sarah


Sarah partage sa vie entre l’Espagne et la France. Nous sommes «friends » sur facebook depuis l’an dernier et échangeons régulièrement sur les livres que nous lisons et avons aimés.

Sarah m’a adressé le week-end dernier un message sur la Sandale rouge, qu’elle m’a autorisé à publier sur ce blog.

Quand je lui ai demandé une photo pour illustrer ce petit article, elle m’a envoyé celle-ci. Elle me fait penser à la fois à Out of Africa et à La Comtesse aux pieds nus. J’imagine Meryl Streep, après une balade en avion avec Robert Redford, ayant envie de faire quelques pas dans l’eau pour reprendre ses esprits et se dire que vraiment la vie est belle . Quant à la Comtesse aux pieds nus : Humphrey Bogart vient juste de s’éclipser pour fumer une cigarette et Ava Gardner en profite pour se détendre avant la scène suivante...

Le message de Sarah

« J'ai terminé ce matin la lecture de La Sandale Rouge et je dois dire que j'ai absolument adoré! Je l'ai lu en deux jours, j'ai eu du mal à le lâcher ;-) Cela faisait bien longtemps qu'un livre ne m'avait pas tenue en haleine de cette façon! Le personnage de Jeanne est très attachant et surtout très « réel », j'ai l'impression de la connaitre depuis longtemps et que je ne vais pas tarder à avoir de ses nouvelles :) L'intrigue est menée tambour battant et j'ai beaucoup aimé votre style, très élégant et très fluide...

Je vous félicite vraiment pour l'écriture de ce livre, qui entre en très bonne place dans mon "Top 10" des meilleurs livres de 2008!
A quand le prochain roman? ! »




vendredi 6 juin 2008

La critique de Clarabel


Clarabel est la Norma Jean Baker des blogs littéraires. Elle se définit elle-même comme une "passeuse d'enthousiasme" . Derrière ce nom, en forme de clin d'œil et la photo de Marilyn Monroe, se cache une lectrice passionnée .
Clarabel nous accueille sur son blog avec quelques mots de Vanessa Paradis : Les mots sont. Les mots font. Les mots disent. Les mots coulent. Les mots roulent sur un fil...
Clarabel est aussi commentateur N°1 sur amazon.fr ( plus de 2000 critiques publiées). Elle a lu la Sandale rouge et en a rendu compte sur son blog et sur Amazon.fr. Avec son autorisation, j'en publie un extrait :

"Ce roman signé de Guy Jacquemelle a su me rappeler celui de Tatiana de Rosnay, Moka (qui évoquait la couleur du véhicule en fuite, responsable d'avoir renversé le fils de la narratrice). La sandale rouge est, ici, le seul détail existant et qui prouve qu'un accident a eu lieu, malgré les efforts pour effacer son passage. La suite est une succession de doutes, de but presque atteint, d'espoir insensé et d'énormes déconfitures. L'histoire raconte l'ascension et la descente en enfer d'une jeune femme qui ne cherche pas à devenir justicière, simplement elle nourrit pour son métier de journaliste une véritable passion et une motivation assez naïve, celle d'être juste, de mener jusqu'au bout son article, malgré les pressions et l'onde de choc. Ce n'est pas une quête du sensationnalisme, on comprend vite que tout dépasse cette jeune provinciale à qui le succès toque à sa porte, avec en prime l'amour et les risques du métier.

Le roman est un tout-en-un : l'intrigue est à la fois policière, sentimentale et psychologique ; c'est également un roman d'apprentissage, une plongée dans les coulisses du pouvoir, dévoilant les pièges de la manipulation et de la duperie. Et enfin, on y trouve un portrait de femme juste et touchant. Bref, un roman très prenant, écrit au mode du présent".

jeudi 29 mai 2008

Les solitudes additionnées de Gaël Chatelain



Ces bonheurs , à portée de main , qu’on ne sait pas saisir !





Tout d’abord il y a le métro qu’Isabelle, trentre-trois ans, médecin, célibataire, bien dans sa peau, quoique un peu désabusée, emprunte chaque matin. Elle aime y observer les autres voyageurs, souvent les mêmes, à la même heure : le gros moustachu, la rousse un peu triste, le cadre penché sur son Palm Pilot, et Gérard, un SDF qui régulièrement fait appel à leur hypothétique générosité.

Puis il y a Sophie de Choisy et Charlotte : Sophie est la meilleure amie d’Isabelle. Elle fait des folies et abuse de tout : « des hommes, des drogues, de l’alcool, de son corps, de son cœur … ». Quant à Charlotte, la petite sœur d’Isabelle, c’est un modèle de sagesse. Elle est mariée à un contrôleur de gestion et a deux enfants. Elle est femme au foyer et catholique pratiquante.

Les solitudes additionnées raconte l'histoire de ces trois femmes. Alors qu’au début du roman elles vivent selon des schémas amoureux totalement opposés, on va découvrir comment leurs vies vont être radicalement changées par la décision irréversible d'un homme. Pas un seul instant, elles n’avaient imaginé que leur destin était lié au sort de cet homme …

Dans son premier roman, Gaël Châtelain nous propose un récit à deux voix : celles d‘Isabelle et de cet homme mystérieux. Ce livre évoque la nostalgie d’un premier amour, notre fragilité intérieure, ces petits ou grands bonheurs, à portée de main qu’on ne sait pas saisir. Ses personnages essayent de bousculer notre indifférence aux autres et se prennent à rêver du grand amour. Hélas, dans nos sociétés modernes, la vie ne nous entraine-t-elle pas irrémédiablement, sur des chemins qui ne se croisent plus ? C’est ce que Gaël Châtelain a joliment appelé : Les solitudes additionnées.

lundi 26 mai 2008

"Coup de coeur" de "Place aux Livres" sur LCI


La Sandale Rouge a été présentée sur LCI par Patrick Poivre d'Arvor dans la rubrique "Coup de coeur" de son émission littéraire "Place aux Livres".
PPDA m'a également adressé une carte pour souhaiter bonne chance à ce premier roman.
Merci

Merci de votre soutien.

Chères lectrices, chers lecteurs . J'ai reçu ces derniers jours plusieurs messages m'indiquant que la Sandale rouge était très difficile à chausser.
Je vous prie de m'en excuser.
La première édition est épuisée depuis quelques jours. Une nouvelle édition est en cours d'impression et devrait être disponible tout début juin. Merci à vous pour votre soutien et votre patience.
A très bientôt.
Amicalement.
Guy

jeudi 22 mai 2008

79 secondes de bonheur


Jean-Christophe est un passionné de cinéma. Depuis 10 ans, il imagine, écrit , met en scène des court-métrages qu’il projette dans des festivals ou des rencontres cinématographiques... Je me souviens, il y a quelques années, lorsqu’on travaillait ensemble, que les plus talentueuses et les plus jolies filles de « l’Internet Society » faisaient le siège de son bureau ou lui envoyaient des mails enflammés pour obtenir un rôle dans ses films ; mais Jean-Christophe était «in-influençable ».

Karine est la plus magnétique, aérienne, hitchcockienne des bloggeuses littéraires. Elle aime Stephan Zweig, Oscar Wilde, Delphine de Vigan, Jean-Philippe Blondel, Olivier Adam… Elle connait aussi par cœur tous les livres de Tatiana de Rosnay et leur a consacrés sur son blog les plus belles et les plus passionnées des critiques.

Et puis il y a Tatiana de Rosnay, la plus géniale et la plus généreuse des romancières. Chacun de ses livres est un cadeau. En 2007, elle a publié Elle s’appelait Sarah, un roman qui a changé sa vie et bouleversé celle de plus de 120 000 lecteurs. Tatiana a aussi un talent inouï pour créer du bonheur autour d’elle et pour fédérer tous les enthousiasmes.

Jean-Christophe et Tatiana se sont rencontrés pour la première fois fin avril, dans un café, Boulevard du Montparnasse. C’était une soirée printanière et souriante. Jean-Christophe avait déjà en tête deux petits films pour évoquer la Mémoire des Murs. Il suffisait de fermer les yeux pour les imaginer. Tout de suite, comme une évidence, Tatiana a cité le prénom de Karine pour incarner Pascaline, l’héroïne de son roman.

Karine, Jean-Christophe et Tatiana se sont retrouvés quelques jours après dans une petite rue ensoleillée du 14 ème arrondissement. Les murs s‘en souviennent encore ;-)

Puis pendant quelques jours ce fut le black-out total. Une attente insoutenable. Jean-Christophe travaillait et était injoignable.

Il nous a réunis le dimanche 18 mai pour nous présenter ses films. Nous avions les yeux qui brillaient. Nous les avons revus plusieurs fois. C’est un soir qu’on n’oubliera pas.

Le film : La Mémoire des Murs 1 "Le Manuscrit Oublié"

Le film : La Mémoire des Murs 2 "Le Message secret"

Si vous êtes auteur ou éditeur, et que ces films vous font rêver, n'hésitez pas à contacter Jean-Christophe H. on facebook, je suis sûr qu'il a mille idées en tête. Vous pouvez également laisser un msg sur ce blog, je lui ferai suivre.

lundi 19 mai 2008

Pointure 38

J'ai chaussé immédiatement la Sandale rouge et j'ai longuement et agréablement marché dans les pas de Jeanne à la découverte de Paris, un univers souvent difficile mais passionnant qu'il faut aussi mériter. J'ai aimé aussi voir évoluer Jeanne dans une salle de rédaction, ses difficultés, ses espoirs, son goût de la réussite et bien sûr sa curiosité qui l'entraîne dans des chemins dangereux. C'est le début de la vie d'une jeune fille qui devient femme, téméraire et qui va au bout d'elle-même, sans peur.
Guy Jacquemelle est un auteur tendre et malin. Une écriture qui décrit bien la province. On sent qu'il connaît bien son sujet, C'est un livre qui laisse des traces, on visualise vite les personnages, d'un livre on pourrait faire un film. Merci Guy Jacquemelle de m'avoir fait rencontrer Jeanne.
Paule Coudert, Europe 1.

vendredi 16 mai 2008

Elégance, humour et sensualité



Avant d'ouvrir Les trophées de Constance & autres objets de désir de Nathalie Cachin, j'avais en tête cette phrase, vue sur un blog, que David Abiker lui avait adressée « il y a une pluie fine qui tombe sur le visage quand on vous lit » . Et puis dès la première page de ce recueil de dix-huit nouvelles , il y a cette citation d'Alfred de Musset : « Tout vrai regard est un désir ». Autant l'avouer, avant même d'avoir commencé à lire, j'étais déjà sous le charme. Et pour le dire très simplement , ce livre m'a beaucoup plu et je l'ai refermé avec le sourire aux lèvres.

Nathalie Cachin dépeint dans Les trophées de Constance & autres objets de désir avec beaucoup d'élégance, d'humour et de sensualité, les hommes que croise son héroïne, trentenaire, urbaine et célibataire. Son personnage revendique avec panache sa liberté et son indépendance, tout en regrettant pourtant, parfois, les années qui passent : « Je sais que le temps presse, que je ne suis plus très loin de ce moment où l'on bascule de la liberté à la solitude … ».

Chaque nouvelle évoque une rencontre, des retrouvailles, la découverte de l'autre, le désir qui nait dans un regard, une voix, un sourire ou dans deux corps qui se frôlent.
Nathalie Cachin observe les hommes avec malice et tendresse « Je m'attache aux détails, je les suis du regard, je m'accroche à leurs yeux, à leurs gestes, à leur corps, à leur démarche, à leur peau… Non, je ne m'accroche pas, je les aime libres» . L'heroïne des trophées de Constance les imagine, les trouble, les réveille, les met en danger et parfois les transcende grâce à ses talents de séductrice.

Nathalie Cachin cite Les liaisons dangereuses de Laclos comme étant un de ses livres préférés. On l'imagine très bien se délectant des brillantes lettres échangées entre la Marquise de Merteuil et le Vicomte de Valmont. Avec une écriture très fluide , elle explore, quant à elle, au travers de ses belles nouvelles, toutes les facettes de la sensualité et décline avec talent l'art de la séduction, de la suggestion et des points de suspension....


Le groupe des Trophées de Constance sur Facebook

alalettre.com

dimanche 4 mai 2008

Jumeaux d'édition

Il y a une semaine encore, je ne connaissais ni Nathalie, ni Gaël. Grâce à des amis communs et à Facebook ( un outil avec des défauts et très perfectible, mais que beaucoup critiquent trop vite avant d'en avoir analysé et exploité toutes les potentialités), nous sommes devenus «friends ».
Il faut dire que nous nous sommes découverts un point commun. Tous trois, nous publions cette année notre premier roman ( un recueil de nouvelles pour Nathalie). C'est incroyable ce qu'une telle expérience peut créer de liens. C'est ainsi qu'en échangeant depuis une semaine par mail, nous avons constaté que nous avions ressenti des sensations similaires et que nous connaissions les mêmes aventures :
- au début, se pincer tous les jours , dans l'attente d'avoir dans les mains le premier exemplaire, tellement on a peur que le réveil ne se mette à sonner et qu'il nous rappelle que tout ceci n'est qu'un rêve,
- la difficulté de mémoriser les prénoms de ceux qui ont la gentillesse d'acheter notre livre ...
- l'énergie et le temps que l'on met à animer nos blogs et autres pages facebook ,
- l'angoisse au moment de se lancer dans l'écriture d'un second livre ...

Mais tout ceci est tellement magique. Voilà pourquoi j'ai commandé cette semaine les « Les trophées de Constance & autres objets de désir» de Nathalie Cachin et "Les Solitudes Additionnées" de Gaël Chatelain. Je vous en reparlerai plus longuement dans quelques semaines, dès que je les aurai lus.
Entretemps, je suis très heureux de vous donner quelques informations sur ces deux livres.
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Les Trophées de Constance & autres objets de désir de Nathalie Cachin

le Pitch
Regarder les hommes vivre occupe une bonne partie de ma vie. Je m'attache aux détails, je les suis du regard, je m'accroche à leurs yeux, à leurs gestes, à leur corps, à leur démarche, à leur peau... Non, je ne m'accroche pas, je les aime libres. Je les croise, je me mets, l'espace d'un instant, d'une heure, d'une nuit, à leurs côtés, parfois je ne les touche même pas vraiment, je les effleure, je les frôle. Je ne les vampe pas. Ils surgissent dans ma vie quand je ne les attends pas et ils y jettent le trouble. Ces frôlements font trembler l'eau calme de ma vie, puis ils disparaissent.

Nathalie Cachin
Cadre en entreprise, découverte sur le net grâce à son blog, Nathalie Cachin a publié un texte dans le recueil Paroles de femmes publié , par Les Éditions de Radio France en octobre 2007. Les Trophées de Constance & autres objets de désir est son premier livre publié.


La critique de Tatiana de Rosnay sur Fig Tree

Nathalie Cachin publie « Les trophées de Constance & autres objets de désir » aux Editions Le Bord de l'Eau. Des nouvelles. On dit que les nouvelles n'ont pas de public en France, je me suis toujours insurgée contre cette injustice idiote. Dix huit nouvelles sur le désir. « Tout vrai regard est un désir » dit Alfred de Musset en exergue ce cet ouvrage. Des instants surprenants qui font naitre le désir. La réunion de parents d'élèves. Le manuscrit cru et violent sur une clef USB. Le choc de deux caddies au supermarché. Un soir de garde, à l'hôpital, le désarroi d'un jeune médecin. Un amour de vacances, une histoire d'un soir, un fiancé piqué à une autre, la voix d'un journaliste à la radio, la nuit. Un adultère sur Second Life, un fils à maman trop beau, une rencontre furtive dans une salle de cinéma. Nathalie Cachin raconte le désir par petites touches précises avec une sorte d'élégance contemporaine qui parlera à beaucoup de femmes. Et sans doute à beaucoup d'hommes, aussi.

Le Blog Fig Tree

---------------------------------------------------------------------------

Les solitudes additionnées de Gaël Chatelain (Michel Lafon )

le Pitch
Isabelle, médecin célibataire de trente-trois ans, mène une vie tranquille, un peu désabusée. Chaque matin, elle prend le métro pour se rendre à son travail. Elle aime y observer les autres usagers, souvent les mêmes à la même heure : le gros moustachu, la rousse paumée, le cadre accroché à son Palm Pilot. Si proches dans la rame, si différents, si seuls... Un jour, le cadre qu'elle croyait guindé se lève et interpelle les passagers pour les alerter sur le sort de Gérard, un SDF qui depuis deux ans emprunte la même ligne qu'eux. Enfin un être humain, chaleureux, qui casse la monotonie ordinaire ! Isabelle ose l'aborder... Cela pourrait être une belle histoire d'amour. Mais l'ultramoderne solitude provoque parfois des dérives inattendues...

Gaël Chatelain
Passionné de musique et d'écriture, Gaël Chatelain signe ici son premier livre. Un très beau roman, insolite et troublant, où plusieurs destins se croisent, au-delà du désespoir

Une internaute en parle
je viens de refermer ton livre que j'ai commencé ce matin et j'ai vécu au fil des pages un grand moment d'émotions, mélange de sensations étranges allant de la violence des sentiments amoureux, de la passion à la pudeur,à l'extréme sensibilité de notre fragilité intérieure...
Je me suis retrouvée dans ce portrait de toi, de Charlotte... nous donnons à l'extérieur l'image de ces personnaliités fortes,enviées souvent, auxquelles tout doit réussir... alors que nous cachons à tort ou à raison une sensibilité et une fragilité bien plus riches à mon sens ...
Cette dualité de nos personnalités, l'héritage d'une éducation bourgeoise et conventionnelle , l'ambition qui a été mise sur nous dés notre petite enfance sont souvent des poids lourds à porter ... J' ai souvent fait pour ma part les frais des situations ambivalentes que tu évoques dans ton livre et ma priorité aujourd'hui est que mon fils de 8 ans puisse s'épanouir en dehors de ces shémas....
Tu m'a émue, tu m'as fait réaliser que je ne suis pas seule dans mes craintes et mon ambiguïté, MERCI ... ton livre est celui de la vie, de nos vies, de notre intimité et de nos dérives ...
Bravo !!!

-------------------------

Rejoignez nos groupes sur Facebook

Le groupe des Trophées de Constance

Le groupe des solitudes additionnées

Le groupe de la Sandale Rouge

mercredi 30 avril 2008

La Neuvième symphonie


Début avril, je savais juste que Valérie Tong Cuong était une grande romancière, mais je n'avais pas encore eu la chance de lire l'un de ses romans. C'est un article dithyrambique, sur Fig Tree, qui a déclenché l'étincelle . J'ai acheté le jour même Providence , son dernier roman; et quel bonheur !
Quatre personnages principaux, et plus encore de personnages secondaires . Quatre trajectoires qui, sans le talent généreux de Valérie Tong Cuong, n'avaient aucune chance de se croiser.
Marylou élève seule son magnifique Paulo, un fils de douze ans. Elle a peur d'arriver en retard à une réunion capitale et craint pour son emploi .
Albert est un célèbre architecte de soixante-dix-huit ans, à qui son médecin, un ami, a diagnostiqué une sale maladie. C'est pourquoi il a rendez-vous chez son notaire .
Tom, producteur de cinéma de cinquante-sept ans, est fou amoureux de la capricieuse Libby.
Et enfin Prudence, brillante « partner » dans un cabinet de conseil , cache depuis l'âge de onze ans, une blessure secrète.

Les personnages de Providence sont tous un peu cabossés par la vie et ne croient plus au miracle. Ils sont loin de se douter , ce matin-là, que le destin leur a donné rendez-vous.
Un passager du métro qu'ils ne connaissent pas, une explosion criminelle, un macaron à la violette, un chien indocile, et la porte entrouverte d'une sale d'attente ... vont faire converger les trajectoires de ces vies jusque-là parallèles.
Providence raconte avec un mélange d'humour et de gravité les blessures bénignes de la vie quotidienne et les drames qu'il faut apprendre à apprivoiser. Valérie Tong Cuong a pour ses personnages une tendresse infinie. Elle les aime, et sa passion est communicative.

Le rythme vif, la construction lumineuse, et l'écriture fluide et captivante font de ce roman une brillante symphonie.

J'ai refermé ce livre en ayant dans la tête les hautbois, les clarinettes, les flûtes, les bassons, les altos, les violoncelles et les contrebasses dirigés par Ozawa dans la neuvième de Beethoven et mon coeur faisait boum. Providence est le plus beau des hymnes à la joie et dessinera sur votre visage le plus lumineux des sourires.

pour en savoir plus : Le blog de Valérie Tong Cuong

La revue de presse de Providence

---------------

Avant ou après avoir lu, Providence, précipitez vous sur l'interview qu'a donnée Valérie Tong Cuong à auteurs.tv. Dans ce magnifique entretien vous apprendrez comment nait un premier roman et comment une rencontre peut changer un destin.

---------------
Valérie Tong Cuong
a publié cinq romans : Big (1997, Nil), Gabriel (1999, Nil), Où je suis (2001, Grasset), Ferdinand et les iconoclastes (Grasset, 2003), Noir dehors (2006, Grasset). Elle écrit et chante dans le groupe Quark (trois albums parus). Elle travaille actuellement à l'adaptation cinématographique de Où je suis.

vendredi 25 avril 2008

Noël en avril


J’ai reçu, par la Poste, la semaine dernière, un magnifique cadeau : La Mémoire des Murs , le dernier livre de Tatiana de Rosnay. J’ai préféré attendre le week-end pour l’ouvrir, sachant qu’il serait impossible, après avoir lu la première ligne, de s’en échapper. Bien m’en a pris. Il y règne un tel suspense, une telle tension, qu'il est impossible de le poser avant d'être arrivé à la dernière phrase.

Ce roman est un bonheur et un coup de poing. Il est, comme sa très belle couverture, lumineux et sombre à la fois. Voici le papier que je viens de mettre en ligne sur alalettre.com

La Mémoire des Murs paraît le 7 mai 2008, le même jour que la version Livre de Poche d'Elle s'appelait Sarah.

-----------------------------------------------------------------------

Le diamant noir

Un seul conseil à vous qui allez ouvrir La Mémoire des murs : Ménagez vous deux à trois heures de liberté pour vous consacrer à cette pierre précieuse ! Coupez votre portable, déconnectez vous de facebook, isolez vous ! Car vos amis ou vos proches ne comprendraient pas cette asociabilité soudaine qui vous frappe ce jour-là. Prévoyez également un peu de temps pour récupérer, car vous sortirez à bout de souffle de cette expérience.

Pascaline Malon, informaticienne de quarante ans, a décidé de donner un nouvel élan à sa vie de femme divorcée. Elle loue un deux-pièces calme et clair. Le souvenir de Fréderic, son ancien mari, est encore très présent, mais Pascaline est une battante et semble décidée à tourner la page.

Mais très rapidement, elle ressent des ondes négatives dans cet appartement. Elle apprend qu'un crime odieux a été commis par un serial killer dans cette chambre qui est maintenant la sienne. Pascaline est traumatisée par ce drame. Elle recherche des informations sur ce tueur en série, sur Anna, la victime, et sur toutes celles qui ont subi, ensuite, le même sort qu'elle. Peu à peu sa vie bascule. Une blessure secrète resurgit. Pascaline n'écoute plus ceux qui souhaitent l'aider, elle se coupe progressivement du monde.

Ce roman, écrit à la première personne, nous plonge au plus profond des secrets de cette héroïne qu'on aimerait tant protéger. Et on assiste, impuissant, à cette ronde frénétique dans laquelle Pascaline se lance à corps perdu. Les petites lumières s'éteignent les unes après les autres. N'y a-t-il d'autre issue que cette nuit noire qui progressivement l'ensevelit ?

Comme dans tous les romans de Tatiana de Rosnay, il est des scènes qui resteront à jamais gravées dans votre mémoire : ce plafond sous lequel Pascaline s'abandonne, malgré elle, à un amant qu'elle ne désire pas ; la soirée où Fréderic regarde un match de football à la télé, tandis que Pascaline préfère aller au cinéma ; cette marche autour de la prison de la santé, où l'héroïne trace une frontière invisible entre le criminel et ceux qu'elle aime …

La Mémoire des murs est un diamant noir : il est magnifique et tranchant comme le diamant; noir comme l'obsession, le viol, le crime, la folie et la mort.

A ceux qui pensaient que les murs n'ont que des oreilles, Tatiana de Rosnay démontre de la plus belle façon qui soit, qu'ils ont aussi une mémoire.


___________

Une superbe préface

Tatiana de Rosnay évoque également, dans une superbe préface, le lien impalpable entre la Mémoire des murs et Sarah : "Ce que je ne savais pas encore, c'était que Pascaline Malon et ses souffrances enfouies allait ouvrir la porte à Sarah Starzcynski et Julia Jarmond..."

Dès qu’elle eut fini La Mémoire des murs, Tatiana de Rosnay se plongea dans l’écriture de Elle s’appelait Sarah.


dimanche 20 avril 2008

Maternelle’s story

Avec Philippe, nous étions déjà ensemble à l’école maternelle. Il est maintenant directeur financier d’une filiale d’un groupe côté au CAC 40.

Nous nous sommes vus ce week-end et il s’est amusé à m’interviewer.

Voici le texte qu’il me fait parvenir à l’instant.

___________________________________________

Guy Jacquemelle a été pigiste , il a écrit des chroniques pour L’Express, Le Nouvel Observateur et ELLE. Il a également écrit deux essais : « Le Grand Oral » et « Citizen Cannes ». Les deux sont des livres d’interviews, et de chroniques.

Aujourd’hui il change de rôle à l’occasion de la sortie de son premier roman. Il me revient la tâche difficile d’interviewer cet habitué des interviews.

Philippe Deramecourt (Ph. D.): Parlons tout d’abord du livre, quel en est le thème ?

GJ: C'est l'histoire d'une jeune journaliste, originaire d'un petit village du sud-ouest, qui décroche un CDD dans un grand quotidien parisien. Je voulais confronter le rêve d'une jeune journaliste, à la fois passionnée et ambitieuse, mais aussi un peu candide, à la réalité.

Ph. D. : Justement, tu choisis d’écrire à la première personne et au féminin. Les commentaires sur le Blog du livre http://lasandalerouge.blogspot.com/ s’en amusent. Pourquoi ce choix ?

GJ: J'ai tout de suite voulu que le personnage central de ce roman soit une jeune femme. Ça me permettait de traiter ce personnage avec beaucoup de distance. Mais comme ce roman est aussi écrit à la première personne, ça m'a obligé à ressentir très directement tout ce qui lui arrivait.

Ph. D. : Comment ça se passe pour elle ?

GJ: Il y a tout d'abord le choc des milieux. Jeanne est une jeune provinciale qui débarque au cœur de Saint Germain des Près, avec sa candeur, ses maladresses, ses rêves, son ambition.

Le début est difficile. Elle ne connaît personne à Paris. On la snobe, on ne lui confie que des travaux de réécriture qui ne l'enthousiasment guère. Elle se sent inutile et transparente. C'est un peu la déprime.

Mais comme elle est dynamique et débrouillarde, elle parvient à capter certains codes et à s'intéresser à des sujets que d'autres délaissent. Elle réussit aussi à se faire quelques alliés au journal. A force d'énergie, d'enthousiasme, avec de la chance aussi, elle réussit à prendre des initiatives et à se faire nommer sur une enquête à laquelle plus personne ne prête attention.

Elle connaît alors quelques succès. Elle prend confiance et réussit à sortir de l'anonymat. Elle goûte ces instants, mais en même temps, elle sent que tout ça est fragile, qu'elle ne maîtrise pas tout.

Et puis il y a un événement important qui va survenir, et elle va devoir choisir : surfer sur le succès et céder à la facilité, ou au contraire se mettre en danger et rechercher la vérité…

Ph. D. : Parlons un peu de toi maintenant. C'est ton premier roman. Combien de temps t’a pris son écriture ?

GJ: Ecrire un roman ça fait vingt ans que j'en avais envie. Mais j'avais peur. J'ai fait l'école buissonnière. J'ai commencé par publier 2 essais. Ensuite il y a eu alalettre, un site Internet sur la littérature que j'ai créé il y a un peu plus de neuf ans. Et puis, un jour, je me suis senti prêt, je me suis jeté à l'eau.

A partir du moment où je m'y suis mis, j'ai mis deux ans pour l'écrire. Quand on travaille, il n'y a guère que le week-end ou durant les vacances que l'on peut y consacrer du temps et de l'énergie

Ph. D. : Tu mélanges dans ton roman une ardente histoire d’amour avec une haletante histoire policière, ce qui est déjà une belle réussite. Puis tu y ajoutes des sujets plus profonds en abordant par exemple la responsabilité des journalistes qui jettent en pâture des noms de coupables sur la base de rumeurs ; sur le regard que nous portons aux handicapés ; sur l’intérêt du micro-crédit.

Etait-ce important pour toi d’écrire « utile » ?

GJ: Ce livre est un roman, ce n’est pas mon combat personnel. J’ai créé un personnage féminin, jeune et candide, mais qui a une certaine éthique et un regard neuf. Les scènes en question sont là pour exprimer et nourrir sa personnalité. Que j’ai mis un peu de moi dans ce roman, sûrement, mais ce n’est pas pour écrire utile.

Ph. D. : Tu opposes la province sage, d’où vient Jeanne ton héroïne, qui se fait railler à Paris pour son côté un peu brut, à la fascination qu’elle se découvre pour les élites parisiennes, qui courent les avant-premières, fébriles, et un peu superficielles.

Et toi où en es tu entre Paris et la province ?

GJ: Je suis né en province et vis à Paris depuis 25 ans. J'aime beaucoup cette ville, mais je garde l'œil curieux et enthousiaste d'un provincial. Je suis toujours admiratif lorsque je me promène sur les quais, Place de Furstenberg, ou Place Dauphine de la beauté inouïe de cette ville.

Un de mes grands bonheurs, quand j'ai des amis de province ou de la famille qui viennent passer le week-end, c'est de leur faire découvrir ces quartiers que j'aime.

Ph. D. : Justement à propos de quais ou de place, tous les lieux qui abritent une scène de ton roman sont sources d’anecdotes parfois simples, parfois très riches comme pour la brasserie Lipp, « la cantine de Giraudoux, d’Hemingway, de Saint-Exupéry et Camus » d’où Mitterrand est sorti en courant sans payer en apprenant la mort de Pompidou. Tu leur donnes une âme, ils participent au roman comme les décors d’un film.

Est-ce le cinéma qui nourrit ton imaginaire ?

GJ: Le cinéma est un art qui a nourri mon enfance et mon adolescence. A 18 ans, j’étais amoureux d’Audrey Hepburn, de Giene Tierney, Ava Gardner, Grace Kelly et Louise Brooks… J’ai envoyé quelques clins d’œil à des films cultes comme vacances Romaines, le dernier Métro, La Dolce Vita ou La Rose Pourpre du Caire. Concernant le film de Woody Allen, je suis toujours fasciné par cette scène où Tom Baxter sort de l’écran, interpelle puis enlève Cécilia, la jeune serveuse de brasserie.

Après ces questions un peu formelles, nous avons échangé plus simplement. L’héroïne de ce roman est un personnage de pure fiction, Guy l’a créé comme un acteur crée et incarne un personnage qui ne lui ressemble pas. Pourtant après ces échanges, je pense qu’il a mis dans la Sandale rouge une part de lui : l’univers du cinéma, son goût pour les places chargées d’histoire, et aussi son sens de l’éthique.

Philippe Deramecourt

mardi 15 avril 2008

Publier un premier roman

Publier un premier roman est un moment de bonheur intense. C'est un rêve que l'on porte en soi depuis si longtemps et qui soudain, par magie, par chance, grâce à la baguette magique d'une fée, se concrétise.

Puis il y a ce livre à peine imprimé qui se retrouve dans les mains de ses premiers lecteurs et lectrices. Et on tremble…

Ces deux dernières années, j'ai croisé Koryfée plusieurs fois au salon du livre, dans des librairies, lors de signatures d'un auteur qu'on admire tous les deux.

Quand j'ai su qu'elle avait commencé la lecture de la Sandale rouge, j'ai été fou de joie, et en même temps j'ai eu tellement peur. Qu'allait-elle en penser ?

Elle m'a envoyé ce week-end la plus belle des réponses. Avec son autorisation, j'en publie quelques extraits.

_______________________________

Un suspens hitchcockien

… Dès les premières pages, j'ai été happée par l'histoire. Il y a une tension permanente, un rythme soutenu du début à la fin qui ne nous laisse guère le loisir de souffler (ce que je ne désirais surtout pas, bien trop impatiente de découvrir le dénouement de l'histoire, essayant d'anticiper, d'émettre mes propres hypothèses au fil du récit …).

Les détails dont vous émaillez votre roman, tant au niveau du cadre que des personnages et de leurs échanges, nous conduisent à nous mettre non plus en position de lecteur mais de témoin, catapultés au cœur d'une rédaction, suivant avec frisson les rebondissements d'une histoire d'amour. Autrement dit, bien davantage qu'on ne vous lit, on VIT cette histoire. Jeanne nous devient familière, attachante, de même que la pétillante Betty, l'émouvant Luc, Laurent et les autres personnages, nombreux, qui peuplent cette histoire. On referme le livre avec le sentiment de connaître ces gens, de pouvoir les visualiser, les entendre, voire, qui sait, les croiser dans la rue tant ils sont vivants, tant vous avez su leur donner de la chair. Plus fascinant encore, on oublie non seulement que c'est un récit et non le réel, mais aussi que c'est un homme qui tient la plume et se glisse avec une aisance remarquable dans la peau de Jeanne. Pas un seul instant je n'ai douté que ces réactions, ces réflexions, ces propos étaient dictés par la plume d'un auteur masculin. Sidérant...

...Un récit captivant, haletant, dans lequel on s'engouffre à un rythme effréné en quête de la vérité sur ces affaires, de l'issue de cette histoire d'amour. Vous distillez avec talent des indices, en révélant ni trop, ni trop peu, juste suffisamment pour attiser et maintenir vivace le désir du lecteur de connaître la suite, lui laissant deviser lui-même sur les rebondissements possibles. Et de nous surprendre en nous emmenant là où on ne s'y attendait pas, en nous écartant des pistes que nous avions ébauchées. Un suspens hitchcockien. J'ai A-D-O-R-E.

Vous dressez sur ce milieu de la presse écrite un constat lucide où s'affronte d'un côté une jeune journaliste passionnée, pugnace, d'une intégrité sans faille, animée d'une certaine candeur, et un sérail où règnent l'ambition et son cortège de rivalités intestines, où l'information n'est pas toujours au service de la vérité mais de la quête de la notoriété et de l'évitement de tout remous, où les relations sont biaisées (chacun n'étant qu'un faire-valoir pour l'autre et ne devant en aucun cas lui faire de l'ombre.) Les aspirations nobles de Jeanne « ce qui fait la beauté de ce métier, c'est cette chance que l'on a de chercher la vérité et de donner au lecteur des moyens de s'informer, de se forger sa propre opinion. Etre au service de l'information, la vérifier sans cesse, être toujours en éveil, ne pas se laisser abuser par les écrans de fumée, ne pas renoncer… », ces nobles aspirations, donc, se heurtent très vite aux désillusions de la réalité. Pour autant, en véritable héroïne de Camus, elle fait sienne son aphorisme « Vivre, c'est ne pas se résigner ». Malgré les pressions, les menaces, elle suivra sa ligne de conduite jusqu'au bout, mènera son travail de journaliste tel qu'elle le conçoit et non tel qu'on veut l'y enjoindre.

...Une magnifique leçon de vie, de courage, de persévérance, applicable dans bien des domaines.

Voilà quelques unes de mes impressions, celles d'une lectrice infiniment touchée par ce brillant roman et terriblement enthousiasmée par les transports qu'il lui a faits connaître

KoryFée

lundi 14 avril 2008

1996, Internet, Sénèque et nous

Jean-Christophe, Alexandre et moi, sommes tombés dans l'Internet en 1996.
Nous avons su dès le premier jour que nous allions vivre une histoire inoubliable. Pourtant que de moues dubitatives et de regards ironiques quand nous répétions autour de nous, à ceux qui n'étaient pas dans la marmite, que ce nouveau média allait tout chambouler ;-)
Nous avons travaillé pendant près de dix ans, parmi d'autres, avec enthousiasme, dans une ambiance start-up "Issy Cool Valley ", et sans jamais nous prendre au sérieux, à imaginer, développer et lancer plein de nouveaux services multimédia. Nous sommes depuis quelques années dans des univers parallèles, mais l'amitié est têtue…

Nathalie est la plus brillante et la plus drôle des agrégées de latin et de grec que je connaisse. Elle évoque Sénèque, Claude, Agrippine, Néron, Britannicus, Octavie et toute la période néronienne avec une aisance et un humour qui laisse croire qu'elle les a entraperçus la veille…

Jean-Christophe, Nathalie, et Alexandre se sont levés très tôt un week-end de mars pour tourner ces images. Jean-Christophe a ensuite beaucoup travaillé pour "confectionner" les 6 petits bijoux que vous trouverez sur ce blog, sur dailymotion et youtube.
Catherine s'est jointe à eux pour incarner la lectrice captivée de "Bus Stop" et a prêté sa voix.
Un immense merci à vous pour votre talent, votre humour et votre générosité.
Guy Jacquemelle

mardi 8 avril 2008

L'article de Tatiana de Rosnay sur son blog Fig Tree

Spirales, l'un de ses précédents romans m'a fasciné. Justine Wright, la traductrice free-lance de Moka, son avant-dernier roman, qui affronte, presque seule, les conséquences de l'accident qui a plongé son fils dans le coma m'a bouleversé. Elle s'appelait Sarah, m'a tant ému, qu'un an après l'avoir lu, le souvenir de cette jeune héroïne continue de me hanter. C'est dire comme je respecte et admire Tatiana de Rosnay. Elle est aussi, depuis le début d'Internet, l'une de ses plus généreuses ambassadrices et offre aux nombreux lecteurs de ses blogs ses découvertes et ses coups de coeur. Voilà pourquoi la critique qu'elle publie sur son blog me touche autant.
-------------------------------

J'ai le plaisir de vous annoncer la publication de deux romans formidables. Le premier, qui est tout juste en librairie, c'est celui de mon confrère Guy Jacquemelle, la Sandale Rouge (chez Ramsay). J'ai lu ce roman sur manuscrit et je suis très heureuse de le voir publié. C'est l'histoire d'une jeune journaliste provinciale qui obtient un premier poste dans un grand quotidien parisien. Pas facile de rentrer dans ce monde féroce et branché quand on débarque de son Sud Ouest natal...Mais Jeanne est fine et ambitieuse, elle encaisse les coups durs, décroche de bons papiers. Elle fait son petit chemin, rencontre un séduisant enarque aux dents longues, proche d'un homme politique. Jusqu'à la nuit où elle est le temoin d'un accident mortel après une soirée de gala... Faut-il tout réveler de la vérité quand on fait ce métier là ? Qui pourra protéger Jeanne ? J'ai aimé ce roman au rythme palpitant, qui met en scène une héroïne opiniâtre, lucide et touchante...imaginée par un homme ! Un livre attachant, grand public, à découvrir rapidement. Le Blog du livre est ici.

Deuxième surprise, ma collègue et amie, la talentueuse Abha Dawesar publie son deuxième roman chez EHO le 7 mai prochain : "Dernier Eté à Paris". Le pitch : Un auteur indien, celebrissime, quasi culte de 75 ans, usé par la vie, va rencontrer via Internet, une jeune fan de 20 ans, Maya, étudiante en lettres. C'est à Paris qu'ils vont se retrouver, en tissant une histoire d'amour particulière matinée de litterature, d'écriture, de secrets... Mais qui est la muse de qui ? Si vous avez comme moi, aimé Babyji, vous retrouverez avec plaisir la plume riche et sensuelle d'Abha.

Tatiana de Rosnay


En savoir plus

Le site officiel de Tatiana de Rosnay

79 secondes de bonheur : la video de la Mémoire des Murs