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Guy Jacquemelle

lundi 22 décembre 2014

« Les héritiers » de Marie-Castille Mention-Schaar : Un superbe film sur la transmission et le "vivre ensemble".


Il suffit parfois de quelques images pour comprendre que le film qui va se dérouler sous vos yeux laissera des traces. Tel fut le cas en découvrant « Les héritiers », le film de Marie-Castille Mention-Schaar, avec Ariane Ascaride, dans le rôle d’une prof d’histoire du lycée Léon Blum de Créteil.

Dans ce lycée difficile, qui compte 29 communautés, les profs ont toutes les raisons de
baisser les bras face à des élèves qui, eux, les lèvent moins pour demander la parole que pour se saluer entre eux, s’invectiver ou se défier. Beaucoup sont bruyants et ingérables et chaque cours est considéré comme une punition. 




Les quelques bons élèves deviennent vite des boucs émissaires. Désabusés, ces ados ne croient plus en rien et surtout pas en eux-mêmes. 


Seule une prof d'histoire (admirable Ariane Ascaride) refuse la fatalité et décide de révéler au reste de l'école et surtout à ces supposés délinquants et chômeurs en puissance, les qualités enfouies au fond d'eux-mêmes. Elle les invite à participer collectivement au concours national de la Résistance et de la Déportation organisé chaque année par le ministère de l’éducation nationale.


D'abord réticents, les élèves relèvent le défi et se transforment lentement grâce à un travail collectif et à leurs recherches historiques. Peu à peu cette jeunesse métissée, enfermée dans l'échec ou le dédain arrogant, s'ouvre à la curiosité et à une forme d'estime de soi… 


La mise en scène de Marie-Castille Mention-Schaar est sobre et efficace et parvient à arracher autant de rires et de larmes que de raisons d'espérer. Ariane Ascaride est époustouflante dans le rôle de la prof . Les lycéens sont interprétés par un mélange de vrais élèves de l'établissement et de jeunes comédiens.

Ce film est inspiré d’une histoire vraie ( la prof du lycée Léon Blum de Créteil s’appelle Anne Anglès) . Le scénario a été co-écrit par Ahmed Dramé, un des anciens élèves de cette classe de seconde. Il y tient également son propre rôle. 

Un superbe film sur la transmission.

jeudi 18 décembre 2014

Et vous vous serez où le 20 janvier 2015 ?



Le WEB2BUSINESS est un des événements  les plus attendus sur le digital, le ecommerce et les marques. Vous n’avez plus  que quelques jours ( 22 décembre 2014)  pour vous inscrire au Web2Business 2015 qui cette année aura lieu aux Folies Bergères!  

Ils seront plus de 800 dirigeants du Digital sur le WEB2B2015 face à 80 intervenants & experts internationaux traitants des sujets suivants : – monde connecté – smart data Vs big data – marque employeur – retargeting revolutionnaire – machine learning – Mobile commerce, l’avenir ? – le luxe dans le digital – les femmes qui ont reussi  dans le ecommerce …


Je participerai à la Keynote « Big data et innovation, Dr Jekyll ou Mr Hyde ? J’espère vous y retrouver.





Bonnes fêtes de fin d’année

dimanche 12 octobre 2014

Mommy de Xavier Dolan : Coup de cœur absolu


C’est une incroyable d’histoire d’amour entre une mère et son fils. Devenue veuve, Diane obtient la garde de Steve, un adolescent hyperactif et violent. Au centre où il séjourne, on la prévient : les retrouvailles risquent d'être mouvementées. On ne gère pas facilement des personnes psychologiquement instables. Diane, femme forte, indépendante et exubérante, veut faire mentir les médecins de l'hôpital. Elle est la mère de Steve, qui est sa chair et son sang. Elle y arrivera coûte que coûte.


En 134 minutes chrono Xavier Dolan nous offre un chef d’œuvre. 

Ce qui frappe de prime abord dans Mommy, c’est le choix d’un format cinématographique inattendu : le 1 : 1, soit un carré parfait. Cet espace confiné est celui de l’intime et de la confrontation : la relation, vive et conflictuelle de Diane et Steve s’épanouit et se brise avec d’autant plus de force qu’elle évolue dans la tension de ce cocon familial scandée par les limites de l’image.


Mais à plusieurs reprises, lors de moments d’apaisement, comme lors d’une balade à vélo ou sur une plage , instants de liberté et de bonheur, l’écran, sous l’impulsion d’un geste de Steve, va s’élargir pour retrouver le format classique . Cette largeur nouvelle et momentanée va de pair avec les personnages qui déploient, momentanément, leur apaisement.

Diane, la maman extravertie (époustouflante Anne Dorval) va pouvoir bénéficier de l’aide inespérée d’une voisine (fabuleuse Suzanne Clément), d'un milieu plus favorisé, mais beaucoup plus introvertie et qui cache un mystère : prof en congé sabbatique, elle a perdu ses mots et sa joie de vivre.
Ces deux femmes vont tout faire pour calmer, encadrer et sauver cet enfant sauvage. Mais les films de Xavier Dolan ne sont pas un long fleuve tranquille. Ils ressemblent plutôt à une sinusoïde : le chemin est toujours accidenté et l’on sait qu’à une montée succédera une descente.


Ce film est à couper le souffle et l’ambiance y est souvent survoltée. Quelque chose doit craquer, exploser. La beauté un peu désespérée du film tient, entre autres, aux efforts du trio principal pour empêcher ou retarder au maximum cette déflagration fatale.

Xavier Dolan a 25 ans, c’est un prodige . Mommy est son cinquième film. Il n’a obtenu que le prix du Jury à Cannes (sans doute à cause de son âge), mais il méritait mieux. 

Mommy est un film exceptionnel qui vous fera aimer Céline Dion, c’est peu dire le talent hors norme de Xavier Dolan. 






https://www.youtube.com/watch?v=Umo0uWbR-xI

Jim de Harold Cobert : un vif et fulgurant hommage à Jim Morrison




Il rejoint ainsi le club des 27 : Brian Jones, Jimi Hendrix, Janis Joplin et Jim Morrison sont morts entre juillet 1969 et juillet 1971 . Ils avaient tous les quatre, 27 ans.

Tout a commencé en 1965, lorsque Ray Manzarek et Jim Morrison créent avec John Densmore, Robby Krieger les Doors. En  quelques années, le groupe connait un succès planétaire et Jim Morrison devient une icône planétaire.




Harold Cobert, à qui l’on doit le poétique et bouleversant Un Hiver avec Baudelaire et la passionnante Entrevue de Saint-Cloud a décidé de raconter les derniers mois de ce chanteur mythique et de se glisser  dans sa peau. 




Il nous fait partager le mal être du chanteur (quel contraste d’ailleurs entre la photo de la couverture qui  montre une rock star à la gueule d’ange et la description dès le premier chapitre d’un homme à la dérive qui est devenu gros et barbu avec de longs cheveux qui commencent à grisonner).




Il nous montre comment le procès de Miami continue de hanter le chanteur ( en 1969, lors d’un concert auquel il est arrivé ivre, il s’en est pris violemment au public et aux forces de l’ordre et a été accusé d’avoir montré son sexe en public). Jim Morrison est alors sous le coup de quatre chefs d’accusation : « comportement indécent », « nudité publique », « outrage aux bonnes mœurs » et « ivresse publique » et risque plusieurs mois de prison. C’est son avocat qui lui aurait suggéré  de fuir les États-Unis, où il risquait la prison, et d’aller vivre en France avant qu’on ne lui enlève son passeport.


Dans ce vif  et flamboyant hommage  à Jim Morrison, Harold Cobert évoque les relations compliquées de la rock star avec Pamela Courson,  sa petite amie. Celle-ci  a sombré dans la drogue et  est complétement sous l’emprise de Jean de Breteuil, chez qui toute la jet-set internationale vient s’approvisionner…


Enfin il évoque le malaise que ressent le Roi Lézard («Je suis le Roi Lézard. Je peux tout», déclamait le chanteur des Doors dans son poème The Celebration of The Lizard). Passionné de littérature et de poésie, il voulait échapper au piège du  show biz et s’adonner à l’écriture. A la recherche d’un nouveau souffle, il souhaitait marcher sur les traces de Baudelaire et de Rimbaud,  nous parler de ses obsessions (la mort, l’oppression, la rage de vivre, la religion, le sexe, le cinéma, le chamanisme …)  et partager  son mal-être . Le destin en a voulu autrement. Il repose au père Lachaise.


C’est cru, c’est cash, c’est fulgurant : Jim d’Harold Cobert (Ediitions Plon) est une magnifique déclaration d’amour au Roi Lézard.





mardi 10 juin 2014

Marion Cotillard et Juliane Moore : Deux stars au firmament




Le hasard a voulu que la même quinzaine je découvre  « Maps to the Stars » de David Cronenberg avec la géniale Juliane Moore et « Deux jours, une nuit » des frères Dardenne avec la sublime Marion Cotillard. Deux films qui à priori n’ont rien à voir. Et pourtant !

 

Deux femmes à la recherche d’un emploi : l’une est star et se bat pour décrocher un rôle à Hollywood, l’autre est ouvrière et lutte pour sauver son emploi  dans  l’usine de Seraing en Belgique.
Deux stars au firmament, l’une cynique et odieuse prête à toutes les compromissions, l’autre, digne et  fragile se bat pour résister à un  monde déshumanisé : deux très grands films!

Deux jours, une nuit des frères Dardenne avec Marion Cotillard et Fabrizio Rongione,

Un vendredi, Sandra (Marion Cotillard) est licenciée d'une petite entreprise produisant des panneaux solaires. Le patron annonce aux ouvriers qu’en contrepartie du départ de la jeune femme, ils recevront chacun une prime de 1 000 €. Mais avec le soutien indéfectible de son mari Sandra décide de se battre, le temps d’un week-end, pour garder son job et   tente de persuader un à un ses collègues de renoncer à leur prime. Affaiblie, asphyxiée, le visage nu, devant mendier l’aide de ses compagnons d’atelier , Sandra va affronter la violence des refus, et aussi les larmes de ses collègues déchirés entre le besoin de percevoir cette prime et celui de lui venir en aide. 

 
Marion Cotillard trouve dans « Deux jours, une nuit » le rôle le plus bouleversant de sa  déjà très riche carrière : sans pathos et avec des moments de grâce absolue, elle incarne une  femme puisant au plus profond d’elle-même  pour tenir debout , conserver sa dignité et protéger sa famille :  une claque en plein coeur.

 Dans Maps to the Stars une actrice vieillissante hystérique (géniale Julianne Moore), un enfant star sortant de sa troisième cure de désintoxication sont les plus effrayants spécimens de cette galerie de monstres peuplée de parasites, d’anges déchus et même de fantômes. Ils règnent en tyrans sur un monde où triomphent le faux, le cynisme, la folie et l’argent. 

 
Julianne Moore est , insensée de cruauté , délicieusement détestable en comédienne névrosée et manipulatrice  prête à tout pour obtenir  le rôle de ses rêves.

Sur la carte qui révèle l’adresse des stars (Maps to the stars) les chemins ne mènent qu’à la folie et à la mort :  Bienvenue à Hollywood.












lundi 9 juin 2014

Son Carnet rouge de Tatiana de Rosnay : 11 nouvelles épicées, sensuelles et jubilatoires sur l'adultère



Insaisissable Tatiana de Rosnay. Son avant-dernier roman , Rose, nous avait plongés  au cœur du Second Empire.  Son  héroïne habitait à deux pas de l’Eglise Saint-Germain des Près et  avait décidé de tenir tête au baron Haussmann. Dans son dernier roman, A l’encre russe,  nous découvrions Nicolas Kolt , un romancier que le succès avait rendu vaniteux,  égocentrique et « muet ». Il allait se cacher dans  un palace de rêve sur la côte toscane, pour tenter   de retrouver l’inspiration.


Avec son Carnet rouge, son dernier opus,   Tatiana de Rosnay explore un tout autre registre et nous offre 11 nouvelles :  11 variations sur l’adultère.

Ni pathos, ni jugement culpabilisateur dans ce recueil. Tatiana de Rosnay décrit avec humour, violence parfois, machiavélisme, sensualité  et  jubilation deux moments clés  de l’infidélité : le premier,  fatidique, celui où l’un découvre que sa moitié le  trompe. Le second, lui,  s’attache à  la façon dont la victime réagit.   Il y a le déni, la soif de vengeance, l’apathie, la fascination devant tant de perversité, un monde qui s’écroule... Parfois même les faits sont trompeurs et l’infidélité supposée n’était due qu’à une  malencontreuse  méprise. 

 « You’re going to regret this for the rest of your life » . Lorsque la fougue l’emporte sur la raison, Hunter, l’une  des héroïnes, étudiante en France fait fi de la langue de Molière qu’elle est venue apprendre à Paris, et  laisse échapper  dans sa langue maternelle un cri venant du cœur. La vengeance parfois surgit là où on ne l’attendait pas !

Appartements feutrés ou allées du bois de Boulogne , ambiances légères ou machiavéliques, chutes brutales ou sous forme de clin d’œil, ce recueil  de nouvelles  nous amuse et nous surprend, autant qu'il nous interpelle.



Réelles ou imaginaires, d'où qu'elles lui viennent, ces onze variations sur l'adultère permettent  à Tatiana de Rosnay de composer avec talent et humour un portrait acerbe et raffiné  du couple du 21ème siècle.