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Guy Jacquemelle

dimanche 12 octobre 2014

Mommy de Xavier Dolan : Coup de cœur absolu


C’est une incroyable d’histoire d’amour entre une mère et son fils. Devenue veuve, Diane obtient la garde de Steve, un adolescent hyperactif et violent. Au centre où il séjourne, on la prévient : les retrouvailles risquent d'être mouvementées. On ne gère pas facilement des personnes psychologiquement instables. Diane, femme forte, indépendante et exubérante, veut faire mentir les médecins de l'hôpital. Elle est la mère de Steve, qui est sa chair et son sang. Elle y arrivera coûte que coûte.


En 134 minutes chrono Xavier Dolan nous offre un chef d’œuvre. 

Ce qui frappe de prime abord dans Mommy, c’est le choix d’un format cinématographique inattendu : le 1 : 1, soit un carré parfait. Cet espace confiné est celui de l’intime et de la confrontation : la relation, vive et conflictuelle de Diane et Steve s’épanouit et se brise avec d’autant plus de force qu’elle évolue dans la tension de ce cocon familial scandée par les limites de l’image.


Mais à plusieurs reprises, lors de moments d’apaisement, comme lors d’une balade à vélo ou sur une plage , instants de liberté et de bonheur, l’écran, sous l’impulsion d’un geste de Steve, va s’élargir pour retrouver le format classique . Cette largeur nouvelle et momentanée va de pair avec les personnages qui déploient, momentanément, leur apaisement.

Diane, la maman extravertie (époustouflante Anne Dorval) va pouvoir bénéficier de l’aide inespérée d’une voisine (fabuleuse Suzanne Clément), d'un milieu plus favorisé, mais beaucoup plus introvertie et qui cache un mystère : prof en congé sabbatique, elle a perdu ses mots et sa joie de vivre.
Ces deux femmes vont tout faire pour calmer, encadrer et sauver cet enfant sauvage. Mais les films de Xavier Dolan ne sont pas un long fleuve tranquille. Ils ressemblent plutôt à une sinusoïde : le chemin est toujours accidenté et l’on sait qu’à une montée succédera une descente.


Ce film est à couper le souffle et l’ambiance y est souvent survoltée. Quelque chose doit craquer, exploser. La beauté un peu désespérée du film tient, entre autres, aux efforts du trio principal pour empêcher ou retarder au maximum cette déflagration fatale.

Xavier Dolan a 25 ans, c’est un prodige . Mommy est son cinquième film. Il n’a obtenu que le prix du Jury à Cannes (sans doute à cause de son âge), mais il méritait mieux. 

Mommy est un film exceptionnel qui vous fera aimer Céline Dion, c’est peu dire le talent hors norme de Xavier Dolan. 






https://www.youtube.com/watch?v=Umo0uWbR-xI

Jim de Harold Cobert : un vif et fulgurant hommage à Jim Morrison




Il rejoint ainsi le club des 27 : Brian Jones, Jimi Hendrix, Janis Joplin et Jim Morrison sont morts entre juillet 1969 et juillet 1971 . Ils avaient tous les quatre, 27 ans.

Tout a commencé en 1965, lorsque Ray Manzarek et Jim Morrison créent avec John Densmore, Robby Krieger les Doors. En  quelques années, le groupe connait un succès planétaire et Jim Morrison devient une icône planétaire.




Harold Cobert, à qui l’on doit le poétique et bouleversant Un Hiver avec Baudelaire et la passionnante Entrevue de Saint-Cloud a décidé de raconter les derniers mois de ce chanteur mythique et de se glisser  dans sa peau. 




Il nous fait partager le mal être du chanteur (quel contraste d’ailleurs entre la photo de la couverture qui  montre une rock star à la gueule d’ange et la description dès le premier chapitre d’un homme à la dérive qui est devenu gros et barbu avec de longs cheveux qui commencent à grisonner).




Il nous montre comment le procès de Miami continue de hanter le chanteur ( en 1969, lors d’un concert auquel il est arrivé ivre, il s’en est pris violemment au public et aux forces de l’ordre et a été accusé d’avoir montré son sexe en public). Jim Morrison est alors sous le coup de quatre chefs d’accusation : « comportement indécent », « nudité publique », « outrage aux bonnes mœurs » et « ivresse publique » et risque plusieurs mois de prison. C’est son avocat qui lui aurait suggéré  de fuir les États-Unis, où il risquait la prison, et d’aller vivre en France avant qu’on ne lui enlève son passeport.


Dans ce vif  et flamboyant hommage  à Jim Morrison, Harold Cobert évoque les relations compliquées de la rock star avec Pamela Courson,  sa petite amie. Celle-ci  a sombré dans la drogue et  est complétement sous l’emprise de Jean de Breteuil, chez qui toute la jet-set internationale vient s’approvisionner…


Enfin il évoque le malaise que ressent le Roi Lézard («Je suis le Roi Lézard. Je peux tout», déclamait le chanteur des Doors dans son poème The Celebration of The Lizard). Passionné de littérature et de poésie, il voulait échapper au piège du  show biz et s’adonner à l’écriture. A la recherche d’un nouveau souffle, il souhaitait marcher sur les traces de Baudelaire et de Rimbaud,  nous parler de ses obsessions (la mort, l’oppression, la rage de vivre, la religion, le sexe, le cinéma, le chamanisme …)  et partager  son mal-être . Le destin en a voulu autrement. Il repose au père Lachaise.


C’est cru, c’est cash, c’est fulgurant : Jim d’Harold Cobert (Ediitions Plon) est une magnifique déclaration d’amour au Roi Lézard.